En 1846, sa 1ère symphonie Op.9, dont la version définitive est datée du 12 mars 1845, jouée à Paris pour la première fois en concert privé le 7 février 1846, le fit d'emblée prendre place parmi les rares compositeurs français défenseurs de la musique symphonique.
La première audition publique aura lieu le 17 décembre 1847 à la Salle Herz à Paris. Le succès est complet et les critiques des journaux, même les plus prestigieux, lui sont entièrement favorables et forts élogieux.
Ainsi, Léon Kreutzer, lui-même symphoniste, écrit dans l'Union Musicale: «J'ai entendu une symphonie de M. Gouvy dont l'adagio en La b est tout simplement un chef d’œuvre... Avec la centième partie du talent que possède M. Gouvy, on a le droit d'être joué sur tous les théâtres lyriques, de porter la décoration de la légion d'Honneur, d'être Membre de l'Institut et de gagner 30.000 Francs par an. Mais pourquoi diable aussi M. Gouvy compose-t-il des symphonies ?».
Le plus grand hommage quelques années plus tard, à propos d'une exécution de cette même symphonie à laquelle il assistera, viendra de Berlioz par son article écrit dans le journal des Débats le 13 avril 1851 : « J'ai trouvé fort belle, dans la plus sérieuse acceptation du terme, une symphonie de Monsieur Théodore Gouvy. Il faudrait plus d'espace que je n'en ai ici, pour rendre seulement une demi-justice à cette production remarquable, dont l'adagio, conçu dans une forme nouvelle et sur le plan colossal, m'a fait éprouver autant d'étonnement que d'admiration. Qu'un musicien de l'importance de Monsieur Gouvy soit si peu connu à Paris et que tant de moucherons importunent le public de leur obstiné bourdonnement, c'est de quoi confondre et indigner les esprits naïfs qui croient encore à la raison et à la justice de nos mœurs musicales ».
Théodore Gouvy apparaît ainsi comme une figure emblématique du courant symphoniste autour des années 1850 par la qualité et la quantité de sa production : 24 compositions diverses pour grand orchestre, dont 9 symphonies et une deuxième version de la sixième qui pourrait compter pour une dixième, mais aussi des ouvertures de concert et autres fantaisies et variations...
Elles connaitront le succès en compagnie d'œuvres de musique de chambre, lors d'exécutions à Paris et certaines villes de province, dont Metz où Théodore Gouvy noue à cette époque des contacts étroits avec la Société de l'Union des Arts à laquelle il dédie sa Sérénade pour piano n°4. Elles seront également données dans de très nombreuses villes allemandes, en Hollande, Suisse et à Vienne et Londres avec le même succès.
Qui est véritablement Théodore Gouvy / Son enfance et ses études / Théodore Gouvy, compositeur / Naissance d'un grand symphoniste / Les premiers essais / La musique de chambre / Compositions religieuses et lyriques / Théodore Gouvy, son oeuvre / Théodore Gouvy et Hombourg-Haut / Après un siècle d'oubli / Redécouverte et renaissance à Hombourg-Haut / Théodore Gouvy et son temps
Actes du deuxième colloque international, Paris 2019
Date de parution :
31/01/2023
Nombre de pages :
384
Ce premier volume des publications de l’Institut Théodore Gouvy, fruit du colloque tenu en 2019, rassemble des contributions cherchant à éclairer les multiples facettes de Théodore Gouvy dont la
vie et la carrière furent partagées entre la France et l’Allemagne. Les recherches récentes, qui s’appuient sur la sociologie, la génétique et l’analyse musicales, permettent d’entrer dans le
détail de l’utilisation singulière des formes musicales par Gouvy, des particularités de son style harmonique, de ses réadaptations de mouvements antérieurs et de sa réécriture des poètes de la
Pléiade, dont la mise en musique constitue un important épisode de leur redécouverte au XIXe siècle.
L’exploration des fonds d’archives et de la correspondance donne plus de relief à la réalité quotidienne d’un compositeur aux prises avec ses éditeurs, ses critiques et ses collègues et aussi à
une reconnaissance progressive (élection à l’Académie des Beaux-Arts de Berlin, intégration dans les dictionnaires de musique).
34,00 €
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